comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

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sylva-rancher
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Message par sylva-rancher »

Guy350 a écrit :
sylva-rancher a écrit :Je me suis fait indiquer la position aproximative de ou se trouvais le camps du fameux hermite,si sa adonne je vais aller en bateau voir si il reste quelque chose et peut être faire un peut de recherches avec mon détecteur de métal,des fois que je trouverais quelque chose d'intéressant :wink:
tu risque de trouver des os de perdrix avec un collier dans le cou hihihi :D :D :D
:lol: :lol: :lol:


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sylva-rancher
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

Un autre gars m'as parler de ce vieu monsieur cette semaine .........Apparament qu'il n'avait pas seulement une perdrix comme animal de compagnie mais qu'un ribambelle d'écureuil,de suisses,de mésanges et de pies l'entourait presque constament ......J'ai vraiment hate d'aller essayer les restes de son camp avec mon détecteur de métal cet été :wink:
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sauterelle
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sauterelle »

Moi aussi IL y a un gars de 67 ans qui buche sa fait plusieurs années il a une perdrix qui vient manger presque tout les matin .

Il lui donne des graines sa fait plus au moins une 12 aines d'années et peut être plus et comme tu dit il y a des ,écureuils et une foule d,autre animaux qui vient manger ,sait sont ti plaisir a lui :(b) :(b) :(b) :(drive) :(drive) :(drive)
le chat est mort le popo aussi et le 800r hi hi hi
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par phili1990 »

Sa doit surment pas etre la meme perdrix qu'il y a 12 ans acause qui est marquer qu'elle vive jusqu'a 10 ans
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tapageur
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par tapageur »

A saint-Donat a faire su VTT, du sport nautique, de la bonne bouffe...
tapageur
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par tapageur »

en fait il est interessnant ce site, il regorge d'information de toute sorte

http://www.lessignets.com/signetsdiane/ ... nimaux.htm
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sylva-rancher
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

Cet été j'ai entrepris une véritable recherche sur cet ermitte,auprès de ceux qui l'ont connu et j'ai rédiger un petit article sur lui qui vas passer dans le petit journal communautaire du village :

Ca a été vraiment agréable de faire cette petite recherche,j'ai même écrit ou téléphoner a d'ancien résidents afin de ramasser le plus d'information possible ,sur cet homme qui n'avait pas son pareil pour aprivoiser les animaux sauvages.

En même temps j'ai commencer a ramasser d'autres infos sur plein de sujets sur l'histoire locale dont je vais parler dans notre petit journal.
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Monsieur McDonald et sa perdrix

Dans le sud du canton Hébécourt, dans une petite baie au sud-ouest du lac Duparquet, non loin de l’embouchure de la rivière magusi, a vécu seul en ermite pendant plus de 40 ans, un petit homme blond-roux, simple, intelligent et débrouillard du nom de McDonald. Selon certains, il demeurait dans la région de Toronto et détenait un poste de gérance à l’usine d’embouteillage de Canada-Dry, bien connu pour son fameux ginger ale. Des événements dans sa vie et une dispute avec sa femme l’aurait amené à tout quitter. Un peu écœuré de la vie avec les humains, il s’est réfugié dans les bois pour devenir, par la force des choses, prospecteur. C’est pourquoi il s’est retrouvé ici au lac Duparquet fin 1920, début 1930. Il semble aussi que c’est à lui qu’on doit le nom du « Pit » McDonald situé à mi-chemin du « 9 milles » (rte 393) de Duparquet vers Rouyn, mais il m’a été impossible de confirmer cette information.

Sur les gens interrogés, ce qui revient le plus souvent à propos de M. McDonald, c’est son amour pour les animaux sauvages et son don pour les apprivoiser. Il était toujours entouré de pies, écureuils et divers oiseaux. Il a même apprivoisé un lièvre. Tout le monde se souvient de sa fameuse perdrix qui le suivait partout aux alentours et même dans son camp. Elle aurait vécu près de 15 ans avec lui. Elle a été tuée par un chasseur et cela lui a causé un grand chagrin. Quand il partait en canot, il mettait souvent du fromage ou du beurre de peanut sur le devant pour que les « chickadee» (mésanges) le suivent et lui tiennent compagnie. Il avait toujours de la nourriture dans ses poches pour ses amis à plumes. Il a même eu un pic-bois qui entrait par une petite trappe dans le haut de son camp. Chaque animal avait son nom et accourait aussitôt qu’il les appelait.

M. McDonald vivait dans un petit camp en bois rond très rudimentaire, sans plancher, directement sur la terre et pas très haut avec un toit presque plat. Dans un coin du camp, un vieux poêle à bois avec un tuyau percé où l’on pouvait voir des flammes. En arrière, il avait empilé un mur de roche, pour emmagasiner la chaleur lorsqu’il devait quitter son camp pour plus d’une journée. Au milieu, un caveau creusé dans le sol pour préserver la nourriture et les cannages du gel et de la chaleur. Dans ce temps là les lames de sciotte n’étaient pas trempées et usaient rapidement, il les gardait et les installait dans les châssis pour empêcher les ours d’entrer. Une petite trail derrière le camp conduisait à un ruisseau pour son eau potable. Il faisait lui-même son bois de poêle sur les îles et le transportait dans son vieux canot.

Il traversait le lac en canot beau temps mauvais temps, même s’il y avait de la grosse houle. Cette habitude a bien failli lui coûter la vie. Un dimanche, Gérard Audet et Jean-Claude Gionet étaient près du chalet de Gerry Cloutier, (aujourd’hui où demeure son fils Wilfrid, sur le chemin Massicotte en face du camping) et l’ont vu partir avec son canot malgré les forts vents et les très grosses vagues. Il n’a pas fait long et son canot a coulé. Heureusement, Jean-Claude avait son bateau à quai juste en bas. Lui et Gérard sont allés rapidement le secourir près de l’île 101. Ils ont eu du mal à le remonter car M. McDonald tenait entre ses jambes sa précieuse récente acquisition, un petit moteur hors-bord 3 hp et il ne voulait pas le lâcher! Précisons ici qu’il avait passé la majorité de sa vie à faire, à la rame, le trajet pour se rendre à son camp et il commençait aussi à se faire vieux. Ce qui explique clairement son désir de ne pas lâcher prise. Il arrêtait souvent rendre visite à Johnny Painchaud et Thérèse Gionet qui ont eu, de 1970 à 1980, le chalet en face de la Pourvoirie Fern, sur l’île 100, (aujourd’hui propriété de Michel Drolet). Il aurait raconté à Fernand Perras et à Francois Gagnon, qu’une fois en traversant le lac en raquettes pour se rendre à la messe, il écoutait les nouvelles sur son petit radio transistor et en levant les yeux, il s’aperçut qu’il était encerclé par 6 loups. Il aurait alors marché vers eux, l’un après l’autre et les loups sont partis chacun leur tour.

M. McDonald se rendait souvent à Duparquet avec son canot à rames l’été et en raquettes l’hiver. Selon les dires, il était toujours bien vêtu, il portait une chemise blanche et un veston et était toujours bien rasé. Il se rendait à la messe tous les dimanches et allait aussi au bureau de poste maller ou chercher des colis. Il aimait bien aller à l’épicerie Wettring pour discuter de prospects de mines avec Paul, le père de Johnny et Paul. Il allait aussi à l’épicerie Gagnon. Michel et Serge allaient souvent lui livrer des victuailles à son camp quand ils allaient trapper ou chasser à leurs camps sur la rivière Magusi. Il a déjà eu le scorbut l’hiver causé par une carence de fruits dans son alimentation. André Baril et Henry Blais lui apportaient des capsules de vitamine C.

M. McDonald était prospecteur et s’intéressait beaucoup à l’exploration minière, il ramassait des échantillons de roches un peu partout, et dans son camp il y avait plusieurs livres de mines et des rapports géologiques. Il recevait un petit revenu mensuel de compagnies minières en tant que gardien de claims, ce qui lui permettait de subvenir à ses besoins. Il devait couvrir un assez grand territoire à pied ou en canot pour vérifier tous les poteaux de claims et s’assurer que tout était en ordre et que rien n’avait été déplacé. Chaque fin d’hiver il se rendait à une convention annuelle de prospecteurs à Toronto.
Un certain printemps des années 70, M. McDonald n’est pas revenu au lac Duparquet. Sa fille a appelé au magasin de Léon Dessailly, (à coté du bureau de poste, au coin des rues Principale et St-Albert) pour leur annoncer son décès. M. McDonald arrêtait là chaque fois qu’il revenait de Toronto. Maurice Dessailly se souvient qu’après sa mort, une valise contenant du linge, son marteau de prospecteur et sa vieille boussole est demeurée au magasin. Personne ne se rappelle l’année exacte de sa mort mais ce serait entre 1972 et 1975.

Les restes de son camp sont encore visibles. Il est situé dans une petite baie avec une petite plage de sable, un peu avant d’arriver à l’île Baril (île 21) près de l’entrée de la rivière Magusi. Pour ceux qui ont un GPS, la coordonnée est N 48° 27’47.7’’ W 079° 19’58.6’’. Une fois sur la petite plage, entrez à environ 30 pieds dans le bois, vous pourrez voir les ruines de son camp, avec les lames de sciotte dans la fenêtre et le vieux tuyau de poêle. Si vous êtes chanceux, vous allez peut-être croiser des descendants des nombreuses générations d’oiseaux, de perdrix, d’écureuils, suisses ou de lièvres qui lui ont tenu compagnie pendant près d’un demi-siècle ! Je vais faire une demande à la Commission de Toponymie du Québec dans les prochaines semaines pour nommer l’endroit « Baie McDonald » afin de rendre hommage à la mémoire de ce personnage du lac Duparquet.

J’en profite pour remercier toutes celles et ceux qui ont répondu à mes nombreuses questions sur cet homme. Chacun à contribué selon ses souvenirs et sa façon de voir les choses à l’édition de cet article. Il y a ceux qui sont cités plus haut et beaucoup d’autres trop long à énumérer ici. Un merci spécial à Claude Gibouleau qui m’a indiqué avec précision l’emplacement du camp.

Le plus curieux dans ce recensement d’informations, c’est qu’absolument personne ne se souvient de son prénom. Tout le monde l’appelait simplement Monsieur McDonald. Il parait que quelqu’un a une photo de lui debout dans la neige, plein d’oiseaux perchés sur ses bras étendus. J’aimerais bien voir cette photo. Et si quelqu’un peut me confirmer son prénom, ce serait également très apprécié.

Dans un prochain article, je vais parler des frères Joe et Willy Allison qui ont vécu 40 ans à l’embouchure de la rivière Kanasuta, j’invite tous ceux qui ont des informations sur eux, même de petits détails, à me rejoindre sur mon courriel stemong@hotmail.com , à me téléphoner au 819-948-2553 ou à venir me voir en personne.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Dernière modification par sylva-rancher le avril 11, 2012, 8:04 am, modifié 1 fois.
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par YvesKDX »

Super intéressant, ça fais rêver, et très bien écrit. Du talent en masse.
:(b)
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sylva-rancher
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

YvesKDX a écrit :Super intéressant, ça fais rêver, et très bien écrit. Du talent en masse.
:(b)
Merci .........Il faut dire que ma blonde m'a aider et a reformuler certaines tournures de phrases que j'avait faite et corriger des fautes :oops:

Mais le plus le fun la dedans,sa été d'intéroger beaucoup de monde du village ,chacun apportant sa petite anecdote avec sa facon de voir les choses........Certains vieux du villages font même des recherches de leur coté et me communiquent des résultas......J'ai commencer a ramasser pas mal d'informations et a tout écrire.

Notre petite ville est jeune mais a beaucoup d'histoire......les courreurs des bois ont passer ici depuis des siècles.........Les indiens depuis 6000 ans prouver ...........Ensuite ce fut les prospecteurs,des gars de bois et finalement l'ouverture de la mine a fait naitre une vile champigons au temps de la rué vers l'or des années '30.........Avec des gens de toute nationalitées (Européens de l'est,canadien francais et anglaisetc... ) qui cohabitait bien et les maisons qui se construisait en un temps reccord .
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

Voila au cas ou sa intéressserait quelqu'un, j'ai fini mon texte sur deux autres personages qui ont vécu dans mon coin de pays .





Joe et Willy Ellison

Au sud du lac Duparquet, à l’embouchure de la rivière Kanasuta, ont vécus pendant au moins 40 ans, deux frères autochtones nommés Joseph (Joe) et William jr (Willy) Ellison, qui étaient bien connus de ceux qui ont parcouru le lac Duparquet et les rivières environnantes jusque vers la fin des années ’70. Ils étaient les fils de William Ellison Sr et Annie Beads. On ne sait pas exactement quand ils sont arrivés à cet endroit, mais ils ont déjà dit a mon père Roger Mongrain qu’ils étaient déjà là bien avant que la mine Beattie et la ville de Duparquet n’existent.
Joe, née en 1897 était le plus imposant et faisait bien au dessus de six pieds, il avait le teint plus pâle que son frère et il était assez ricaneur. Willy plus jeune, et née en 1908, avait des traits plus indiens et marchait le dos un peu vouté, les jambes arquées et arborait souvent un beau sourire. Les deux étaient de vrais « gars de bois » forts comme des ours et presque toujours vêtus de la même façon ; grosse chemise de laine à carreaux verte ou rouge et pantalons en toile verte. L’hiver ils portaient de grosses bottes de bucherons ou des mocassins pour la raquette, qui étaient fabriqués par leur sœur Ellen avec de la peau d’orignal qu’ils avaient tué.

Tous les deux s’exprimaient en anglais, et Susanne Gagnon se souvient bien qu’ils disaient toujours « Kwe-Kwe » (qui signifie « salut » lorsqu’on aborde quelqu’un en algonquin) quand arrivait quelqu’un chez eux. On ne sait pas exactement où ils demeuraient avant d’être à l’embouchure de la Kanasuta, mais comme ils étaient les neveux de Maggie Beads (épouse de Jack Babin) et de Charley Beads, qui a vécu longtemps à l’embouchure de la rivière Duparquet (où est l’actuel pont sur le Rang-7 chemin de Matheson), ils devaient être originaires de la Pointe Aux Indiens sur le lac Abitibi, à St-Laurent-de-Gallichan.

Joe et Willy était des êtres pacifiques et doux comme des agneaux, ils adoraient les enfants même si le grand Joe bégayait et leur faisait parfois un peu peur, surtout avec sa stature. Donald Massicotte, qui était voisin de leur sœur Ellen, se souvient qu’il jouait aux cow-boys et aux indiens, et il avait demandé à Joe s’il pouvait lui fabriquer un arc et des flèches. Environ une semaine plus tard, Joe lui apportait son jouet tant convoité. Il avait utilisé du cèdre, et au bout des flèches, il avait posé des douilles de 30-30 pour empêcher le bois de se fendre. Donald a gardé ces objets des dizaines d’années, son père Yves Massicotte (aussi connu sous le nom de « Shorty ») avait un dépanneur avec pompe à essence sur le bord du lac, près de la « pump house » de la mine sur l’actuel chemin Massicotte, et les frères Ellison faisaient du troc avec lui, surtout pour de la marchandise non périssable (thé, sel, sucre etc.…..)

Joe et Willy faisaient aussi beaucoup de troc avec Paul Gagnon, qui était le propriétaire de l’épicerie Gagnon ou est située aujourd’hui la résidence de Carl Morin sur la rue principale. Paul échangeait avec lui de la fourrure, du poisson et choses semblables contre de l’épicerie et des objets d’utilité courante. Michel et Serge étaient souvent chargés de leur livrer des commandes d’épicerie, mais à traverser le lac dans toutes sortes de condition, les articles n’arrivaient pas toujours en bon état ! Serge se souvient que l’hiver les œufs arrivaient toujours cassés une fois le lac traversé, surtout avec la suspension à « boggie » que les motoneiges avaient dans ce temps là……….Finalement il avait découvert que la seule façon de se rendre à bon port avec les œufs intacts, était de coller la douzaine directement sur le tableau de bord de son « Ski-Doo » avec du « Duct-Tape ».

Une fois Michel devait se rendre livrer de l’épicerie à Joe et Willy, et comme il y avait beaucoup de « slush », il avait passé par le sentier entre la Baie Fabie et la rivière Kanasuta et sa chenille de motoneige s’était déchiré, il y avait ensuite eu une grosse tempête et il avait du rester deux jours dans le bois. Une autre fois, Paul avait plutôt chargé Claude Gibouleau, Jean-Claude Gionet et « Doudou » Édouard Bourgon de livrer une commande d’épicerie à Joe et Willy…..Après avoir passé une soirée plutôt arrosée à l’hôtel Radio, le trio de motoneigistes plus tout à fait a jeun s’est mit en direction de la rivière Kanasuta. Vis-à-vis l’ile 133, Jean-Claude qui avait la motoneige la plus rapide du groupe (Une Polaris Mustang) et qui avait pris une bonne avance, décida de rebrousser chemin et de revenir vers ses deux compagnons, et comme les distances sont difficiles à juger sur un lac le soir (surtout après une soirée a l’hôtel radio), quand il s’approcha d’eux , il voulu les éviter et renversa sa motoneige sur le coté……………..Tout le contenu des boites d’épicerie se répandit ici et là dans la neige, et fut ramassé tant bien que mal à la lueur des lumières des motoneiges, les articles qu’elles contenaient en plus ou moins bon état on peut le deviner ! Ils ont retrouvé des œufs cassés et du bacon sur la neige ! Et l’été ce n’était pas toujours mieux, à cause de la chaleur ou la pluie. Donald Massicotte se souvient qu’une des plus chaudes journées de l’été, Joe, qui arrivait de l’épicerie Gagnon, avait vu sa livre de beurre fondre et lui couler entre les doigts quand il avait essayé de la sortir de son « pack-sac », pour y ajouter quelque chose en passant chez lui. Les premiers temps ils devaient fumer leur viande pour la conserver, ils avaient aussi un petit « caveau » dans la mousse de tourbe qui servait de glacière pour conserver au frais un minimum d’articles périssables.

Joe et Willy qui ont passé leurs vies dans le bois étaient de merveilleux câlleur d’orignal, ils chassaient pour eux même mais ils étaient souvent engagés comme guides de chasse. Ils avaient la réputation de pouvoir facilement faire sortir des orignaux « sur le call » grâce à leur habileté. Une fois Joe avait « câllé » un seul coup et deux orignaux sont aussitôt sortis du bois à la course en même temps ! Ils chassaient principalement dans leurs secteurs, sur la rivière Kanasuta, au lac Soisson (ont a accès à ce petit lac par cette même rivière) et aussi sur la rivière Mouilleuse (autrefois appelée rivière Smokey). Quand Willy jugeait que ceux qu’il guidait avait eu leur part d’orignaux, il s’arrangeait parfois, discrètement ou non, pour faire fuir les orignaux, ou faire manquer leurs coups aux chasseurs. Les deux avaient aussi la réputation de distinguer les perdrix camouflées mieux que personne, c’était comme un sixième sens. Réal St-Onge se souvient qu’ils disaient simplement qu’ils pouvaient les « sentir ». Les frères Ellison trappaient aussi sur le territoire du sud du lac, dont la rivière Magusi.

Joe et Willy étendaient des filets à pêche sur la Rivière Kanasuta et dans la baie proche de leur camp, ils les utilisaient même l’hiver et ils devaient alors les dégeler avec une bouilloire. Ils avaient en tout temps du poisson frais à leur disposition, qu’ils gardaient dans un genre d’enclos en grillage, installé là où l’eau était la plus fraiche, dans la baie en arrière du camp. Bien des pêcheurs malchanceux, qui ne voulaient pas rentrer chez eux bredouilles, passait chez Joe et Willy pour se procurer des poissons. Ils n’avaient qu’à s’en choisir des vivants, doré ou brochet, dans leurs enclos. Patrick Létourneau a déjà été témoin de ce marchandage à quelques reprises lorsqu’il accompagnait Antonín (Tony) Morissette à la pêche. Il se souvient que la règle habituelle était une bière en échange de un poisson. Tout le monde qui fréquentait le lac Duparquet à cette époque connaissait les frères Ellison et leur fameux enclos à poissons. Henry Blais se souvient qu’ils faisaient confiance au monde en les laissant souvent aller seul à l’enclos choisir leurs poissons sans rien vérifier.

Marcil Lessard se rappelle que Joe et Willy avaient leur façon à eux de très bien « arranger » les poissons, au lieu de les découper comme nous le faisons, ils les « pleumaient » un peu comme on vide un lièvre, d’une façon propre et sans gaspillage, et on ne pouvait même pas voir une seule marque de coup de couteau sur la chair une fois le travail complété. Si vous vouliez déguster un bon repas de poisson c’était l’endroit où aller. Être invité par eux pour souper à leur camp était semble-t-il quelque chose d’inoubliable. Jean-Louis Gagnon se souvient bien qu’ils cuisinaient aussi de l’excellente « Banique ».

Joe et Willy étaient gentils et de bon caractère, malheureusement quand ils traversaient le lac pour se rendre à Duparquet on les voyait rarement repartir a jeun, et une fois saouls ils n’étaient pas toujours très agréables……..Joe qui bégayait déjà, empirait à mesure qu’il prenait de la boisson; plus il était « réchauffé » et plus il bégayait, jusqu'à en faire peur aux enfants. Quand ils venaient en ville, ils commençaient souvent leurs escapades chez leur beau-frère Maurice Daigle au bord du lac. Quand Mr Daigle en avait assez, il appelait un taxi qui les conduisait à Duparquet, où Joe et Willy allaient souvent cogner chez Paul Gagnon pour avoir de la bière après les heures d’ouverture. Ils se retrouvaient parfois à l’hôtel Goldfield, et à la fermeture, Madame Bordeleau la propriétaire appelait Paul pour lui dire de venir chercher « ses Indiens ». Quand le grand Joe voulait emprunter 10$ à Michel Gagnon pour continuer à veiller, et qu’il lui en prêtait seulement 5$, Joe lui disait « What kind of business do you have ? » insulté de ne pouvoir avoir plus. Leur nièce Céline Gauthier se rappelle qu’ils venaient toujours à bout de se trouver quelqu’un pour les ramener à la Kanasuta, quand venait le temps de rentrer chez eux. En plus des frères Gagnon, Raymond Leroux et André Baril allaient souvent les reconduire et leur rendre des services. Paul Wettring se souvient que Joe et Willy en profitaient parfois pour faire du pouce à l’embouchure de la Kanasuta, quand ils voyaient un bateau passer et qu’ils avaient à faire à Duparquet. Il se souvient les avoir déjà vu à quelques reprises et les avoir déjà embarqués. Quand André Baril avait à faire de l’autre coté du lac, il demandait souvent à Paul Gagnon s’il n’avait rien à leur livrer, il leur donnait des rebuts de viandes de boucherie de son épicerie pour donner à leur chien de traîneau. François Gagnon était bien ami avec eux et passait parfois quelques jours à leur camp.

Quand Johny et Thérèse Painchaud pêchaient dans le coin, ils arrêtaient toujours pour s’informer si ils avaient besoin de quelque chose, et en profitait souvent pour leur rapporter eux aussi des commissions. Thérèse se souvient que quand le grand Joe avait manqué de café, il allait s’en faire immédiatement après l’avoir reçu. Le printemps, avant la fonte des glaces, les Gagnons leur apportaient un peu plus de provisions pour qu’ils ne manquent de rien avant que le lac ne soit libre de glace. Ils avaient amplement de gibier pour se nourrir (poissons, castors, etc.) Mais c’est surtout des produits de base et des patates qu’ils pouvaient venir qu’à manquer. Joe et Willy trouvaient cette période de la fonte des glaces plus ennuyante car ils étaient confinés à rester dans les environs immédiats de leur camp, et ils avaient bien hâte de pouvoir mettre leurs canots à l’eau pour aller trapper et se déplacer sur les rivières.


Le premier camp en bois rond qu’ils ont eu était situé au bord de la forêt, face à l’est. Il commençait à être pas mal en mauvais état et penchait dangereusement. Pour éviter qu’il ne tombe, Joe et Willy ont coupés des arbres (pôles) et les ont installés au 45 contre le mur pour soutenir le camp et l’empêcher de s’écrouler. Ils ont laissé ça comme ça quelques temps, ensuite ils ont construit leur nouveau camp, un peu plus petit, la face au nord cette fois, mais toujours en bois rond. Il était situé tout près d’où se trouve aujourd’hui le camp construit par Claude St-Pierre. Le toit était en papier noir « latté » qu’ils recouvraient parfois de mousse de tourbe comme ça se faisait souvent autrefois. Ils étaient assez habiles car leur camp était bien construit et tout fait à la main, surtout si on prend compte du peu d’outils et d’équipement qu’ils possédaient. Bien sur ce n’était pas le grand luxe, mais ils disaient que c’était bien assez confortable pour eux. Il y avait le strict minimum; le lit à Joe sur le long du mur à gauche, celui de Willy au fond, une table et des chaises près de la fenêtre, un poêle de cuisine au bois, une tablette servant de comptoir avec leurs chaudrons et équipement de cuisine accroché au mur. Leur camp ne comportait aucune division et ceux qui y sont allés disent que c’était relativement propre à l’intérieur même si les deux frères éteignaient et laissaient souvent leurs mégots de cigarette dans les espaces entres les troncs d’arbres du mur, afin de pouvoir les vider et les réutiliser si ils venaient à manquer de tabac ! Ces cigarettes étaient roulées avec du papier « Chanteclerc » (qui avait la propriété de s’éteindre facilement).

Le plancher était en terre battue, et comme les camps en bois ronds calfeutrés avec de l’étoupe n’étaient pas aussi bien isolés qu’aujourd’hui, l’hiver lors des grands froids, il y avait parfois du frimas qui se formait sur une toile qui recouvrait un des murs. Les frères Ellison n’ont jamais eu de moteur pour leur canot, ni de motoneige non plus, ils se déplaçaient en canot à rame et en raquettes ou en traîneau à chien l’hiver. Ils n’ont jamais eu de scie mécanique et faisait tout leur bois de poêle à la hache et à la sciotte. Ils n’avaient pas de « shed » à bois non plus, ils coupaient leur bois de poêle presqu’à mesure qu’ils en avaient besoin. A partir de leur camp, des sentiers bien entretenus conduisaient à différents endroits, dont un vers la pointe Kanasuta qui se rendait à une source où ils s’approvisionnaient en eau potable. Ils avaient appris à se débrouiller tous seuls pour la majorité des choses du quotidien et aussi pour se soigner. Paul Gagnon, lors de ses « rondes » de trappe, allait parfois passer une nuit au camp des Ellyson. Un hiver, son fils Michel, alors tout jeune, l’avait accompagné et il était tombé très malade, Joe l’avait guéri en le frottant et en lui faisant respirer du « Liniment Minard ». C’était une sorte de liquide blanc qui sentait très fort et ça avait débouché son nez instantanément. Ce remède inventé en 1860 par le Docteur Levi Minard de Nouvelle–Écosse, était très populaire à l’époque. Bien que devenu rare ce remède est toujours en vente aujourd’hui. Ses ingrédients actifs sont le camphre, la térébenthine et l’eau d’ammoniac.

Joe et Willy avaient un petit radio transistor qui était presque leur seul lien avec la vie moderne. En dernier, les frères Gagnons leurs avaient donné un petit appareil télé, mais comme ces anciens modèles à lampe était assez énergivores, leurs batteries étaient continuellement épuisées, donc ils ne l’ont pas beaucoup utilisé.

Leur neveu, Raymond Daigle, (le fils de Maurice et de leur sœur Ellen) est resté quelques temps avec eux à leur camp. Il s’occupait de coupes de lignes, de claims pour la prospection minière et de jalonnement (« stakage »). Il a beaucoup appris des frères Ellyson comme des trucs de chasse et de pêche et comment se débrouiller dans le bois. Malheureusement une nuit en 1972, Raymond s’est enlevé la vie au camp, il n’avait que 30 ans et ça avait beaucoup affecté Joe et surtout Willy, comme vous allez le constater plus loin.


Un hiver André Baril passait leur rendre visite en « Ski-Doo » et le grand Joe était couché, Willy lui dit que ça faisait quelques jours que son frère avait de la misère à se lever, il avait trébuché en marchant dans la forêt quelques jours auparavant et il était tombé sur une souche, il était maintenant très faible et avait les jambes toute enflées……….André proposa à Joe de le conduire à l’hôpital mais Joe ne voulait rien savoir…….André revenu quand même le lendemain avec son traîneau et sa motoneige et un Monsieur Vallé de la police provinciale du poste de La Sarre. Une fois rendu sur place, Joe n’a pas dit un mot et a embarqué dans le traîneau avec son sac de couchage. Ils ont eu un peu de difficulté à traverser le lac avec le traîneau car il y avait beaucoup de « Slush », mais heureusement les traces de motoneige de la veille avaient gelé et ça a beaucoup aider. Une fois arrivé au bord, le policier a conduit Joe au centre hospitalier St-François d’assise de La Sarre et le médecin a constaté que Joe s’était cassé des côtes et que ça avait touché son cœur. Voilà pourquoi il était si mal en point. Joe a fini ses jours au sanatorium de Macamic ou il est décédé en 1976 à l’âge de 79 ans.

Une fois Joe parti, Willy est resté quelques temps seul au camp, peut-être une année ou deux, mais ceux qui lui ont rendu visite dans cette période disent qu’il se sentait bien seul. Il s’ennuyait beaucoup et n’était plus tout à fait le même homme, sans compter que lui aussi commençait à prendre de l’âge. Sans oublier que le départ de Joe et la mort de son neveu Raymond quelques années auparavant jouait beaucoup sur son moral. Il a raconté à plusieurs personnes, que parfois l’hiver en pleine nuit, il entendait marcher dehors et frapper à la porte du camp, et quand il ouvrait il n’y avait personne. Le lendemain quand il regardait il n’y avait aucune trace dans la neige, il disait que c’était le fantôme de Raymond qui venait lui rendre visite ! Peu après, Willy est déménagé à Duparquet et a demeuré quelques temps avec sa sœur Ellen. Il a demeuré dans un bloc appartement sur la rue Duparquet, près de l’actuel Epicerie dépanneur chez Annick. Ellen Ellison est décédée en 1984 et Willy en 1993 à l’âge de 85 ans. Ellen et ses deux frères sont tous les trois inhumés au cimetière de Duparquet.

La pointe près de où était situé leur camp, près de l’Embouchure de la rivière Kanasuta, s’appelle officiellement « Pointe Allison », pour rappeler le souvenir de Joe et Willy, mais eux écrivaient leurs nom avec un « E » et non un « A ». Maurice Dessailly a encore chez lui un beau petit fusil de calibre .410 balles courte, que Joe avait échangé au magasin de son père situé à l’époque sur la rue Principale entre la Caisse Populaire et le bureau de poste. Sur la crosse, il y a encore les initiales de Joe (J.E.) entouré d’un cercle, le tout fait de très belle façon avec des petits clous de laiton. Maurice Gagnon, le frère de Paul, a eu le camp pendant quelques temps après leur départ. La rivière Kanasuta a toujours été un endroit fréquenté dans le passé, c’était la route que les amérindiens utilisaient dans leurs déplacements pour les échanges entre les différentes tribus, ainsi que les coureurs des bois qui voyageaient en canot d’écorce entre Montréal, la Baie James et la Baie d’Hudson lors de la période de traite des fourrures des années 1670 jusqu’au début du vingtième siècle. Des archéologues ont découvert des preuves que l’endroit était déjà habité il y a 6000 ans par les autochtones.

Comme toujours, je remercie tous ceux qui ont accepté de partager leurs souvenirs pour m’aider à faire cet article. Si vous avez d’autres idées ou informations à me donner, communiquer avec moi au numéro de téléphone 819-948-2553, ou par courriel stemong@hotmail.com . Je suis présentement en quête d’informations sur d’autres sujets. Si vous avez la moindre petite information sur jack Babin, Charley Beads, Wi Dabay, Johny « Fiberglass » ou n’importe quel autre personnage, commerces ou événements de Duparquet ou Rapide-Danseur, ou encore de vieilles photos ce serait très apprécié de me les partager.
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par Francois Pepin »

Bravo Sylva Rancher,

c'est toujours très intéressant de te lire. :(b)
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par Caddyburb »

Très intéressant ! T'aurais dû faire un journaliste car t'as réellement du talent pour rendre une histoire captivante. ;-)
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

Caddyburb a écrit :Très intéressant ! T'aurais dû faire un journaliste car t'as réellement du talent pour rendre une histoire captivante. ;-)
Le mérite ne revient pas a moi mais plutôt a tous ceux qui mont raconté :oops: , Moi tout ce que je fait c'est de mettre tout ca ensemble.........Je ne serait rien sans ceux que j'ai intérogé et qui ont tous sans exception accepter de m'acorder du temps pour me raconter des tranches de l'histoire de mon patelin ou j'aime vivre :wink:
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par sylva-rancher »

J'ai fini mon autre texte , celui-ci a été captivant a faire une vrai enquête de détective en fouillant dans les archives sur un événement survenu il y a plus de 75 ans


L’Île des Noyés
L’ile des noyés porte le numéro 105 sur le lac Duparquet qui en compte 135 au total, elle est située juste en face de la « slime » de la mine Beattie (parc à résidu minier qu’on appelle communément « la Slam »). L’île doit son nom à un tragique événement survenu il y a plusieurs années.

Il a été possible de reconstituer les faits de cette histoire à l’aide des journaux « La Gazette du Nord » du 19 et 26 juin 1936, du « Rouyn-Noranda Press » du 18, 25 juin et 2 juillet 1936, des rapports d’inhumation dans les registre des différentes paroisses, ainsi que du rapport du coroner du district d’Abitibi, J.André Bigué du 8 septembre 1936, qui contient la déposition signé de Patrick Demers, le seul survivant de cette tragédie et aussi le seul du groupe qui apparemment ne savait pas nager.

Le mercredi 17 juin 1936, vers 11h40 du matin, un groupe de six bucherons travaillant pour la compagnie Howard & Bienvenue de La Sarre, partait de leur chantier sur la rivière Hébécourt. Ils parcoururent environ un mille à pied pour se rendre jusqu’au bord du lac, avec l’intention de se rendre à Duparquet pour prendre un taxi jusqu'à La Sarre et changer leur paie. Tous avaient leur carte de temps d’heures de travail en poche. Une fois arrivés sur le bord du lac, ils prirent place dans l’embarcation de Mr Joe Langlois et parcoururent environ un mille et demi avec lui. M. Langlois refusa d’aller plus loin, prétextant que son moteur hors-bord ne fonctionnait pas bien à la pluie, en plus du mauvais temps et du fort vent qui soufflait alors sur le lac à ce moment là. M. Langlois les conduisit alors chez M. Clotaire Pomerleau de Rapide-Danseur.

Malgré la tempête, ils réussirent à convaincre et à engager M. Pomerleau pour les conduire à Duparquet, à bord de son canot de 18 pieds de type « Freighter » propulsé par un moteur hors-bord. Quelques minutes plus tard, ils prirent place dans l’embarcation avec leurs bagages. Ils avaient environ quatre milles à parcourir sur le lac jusqu'à Duparquet et le mauvais temps continua de plus belle. Le lac était très agité par de forts vents et de fortes pluies. Vers 2h00 de l’après midi, à peu près à mi-chemin de leur parcours, vis-à-vis l’ile 105, en face de la « slime », le canot surchargé monta sur une énorme vague, et en redescendant il fut complètement recouvert pas une autre vague, il s’emplit d’eau et chavira. Ils se retrouvèrent tous à l’eau avec leurs bagages. Patrick Demers réussi à s’agripper au canot renversé par la pince du devant. Il vit alors ses six compagnons, pratiquement paralysés dans leurs mouvements par leurs gros vêtements de bucheron, faire de braves efforts pour tenter de nager jusqu'à l’ile, qui était à environ 300 pieds. Aucun d’eux ne portait de veste de sauvetage comme c’était le cas à l’époque.

Deux d’entre eux ne se sont pas rendus bien loin dans les eaux agitées, mais les autres réussirent passablement à s’approcher de l’île mais ne purent s’y rendre. Le dernier a disparu dans les eaux à pas plus de 20 à 25 pieds du rivage. Patrick Demers, pour sa part, demeura agrippé au canot renversé, qui se tenait le devant en l’air à cause du poids du moteur, et se laissa ainsi aller à la dérive, en s’aidant parfois d’une main. Au bout d’une heure et demie environ, il parvint enfin à atteindre l’ile et se laissa choir sur le rivage, ne pouvant retenir le canot, complètement épuisé. Environ une heure après, il aperçu M. Jack Babin qui habitait sur la terre ferme pas très loin de l’ile, à l’endroit justement appelé aujourd’hui la pointe à Babin. Il lui fit signe et M. Babin s’empressa de venir le secourir. Il le conduisit ensuite à Duparquet où ils avertirent le chef de police de Duparquet, M. Frank Brown, de ce qui venait de se passer. Le chef Brown, accompagné de Patrick Demers, se rendirent immédiatement à La Sarre pour informer les familles et M. Philippe Bienvenue, le patron de Demers et des autres bûcherons, de la tragédie qui venait de se produire. M. Bienvenue organisa immédiatement une équipe de recherche, secondé par Mr Brown. Cette nouvelle tragique sema la consternation dans la ville où les victimes étaient, pour la plupart, bien connues.

Tôt le lendemain matin, une équipe d’hommes de la compagnie Howard & Bienvenue de La Sarre, dirigé par Napoléon St-Laurent, s’équipèrent d’embarcations de cordes et de grappins et commencèrent à draguer le fond du lac dans les environs du naufrage, à la recherche des corps disparus. Dans les deux jours suivants, ils repêchèrent les corps de Clotaire Pomerleau 58 ans de Rapide-Danseur, surnommé « Père » Pomerleau, Albert Touzin 25 ans et Gerry Boucher 25 ans tous deux de La Sarre, Jean-Paul Dostaler 19 ans de Ste-Jeanne d’Arc (Clerval) et Adrien Philippon 28 ans de La Reine. Il fallu plus d’une semaine pour que finalement, vendredi le 26 juin à 8h00 du matin, on retrouve enfin le corps du dernier noyé, Émile Gilbert 39 ans, bien connu dans la région comme un excellent joueur de hockey de La Sarre.

A l’époque, quand il y avait mort de cause non naturelle, en attendant la visite du coroner pour son enquête, les corps étaient entreposés dans un garage au magasin général d’Adrien Baril, qui a par la suite été « Lachance Sundries », sur la rue principale où est aujourd’hui le bloc appartement au coin de la rue Maxwell (aujourd’hui rue des Saules). André Baril fût marqué par cet événement. Il se souvient que sa mère lui avait demandé d’aller chercher son père pour souper, et qu’il était entré dans le garage par mégarde et avait vu les corps des noyés tous entreposés là, nus et enflés. Il se souvient comme si c’était hier de l’odeur épouvantable qui se dégageait des corps. Le souvenir de cette odeur est marqué à tout jamais dans sa mémoire. D’ailleurs le souvenir de cette odeur lui a permis, quelques 40 ans plus tard, d’aider à retrouver le corps d’une autre personne noyée dans les environs de St-Laurent de Gallichan. Gerry Cloutier se souvient lui aussi d’avoir vu les équipes de recherche sortir les corps des noyés à l’ancien quai qui était situé près de la « Pump-House » de la mine Beattie.

Ceux qui naviguent sur le lac Duparquet savent que dans les environs de l’île des Noyés les conditions de navigation peuvent être parfois très difficiles. Le vent et la houle peuvent arriver de très loin en provenance entre autre de la baie de la rivière Magusi. Ajoutez à cela, en plus de la disposition particulière des îles, les courants qui arrivent d’un peu partout sur le lac et qui se rencontrent dans un rétrécissement formé entre l’ile et l’endroit appelé « Cabbin’s Point », pour ensuite se diriger vers la décharge du lac en direction de la rivière Duparquet. Il faut tenir compte que même si aujourd’hui l’ile des noyée (105) est en fait une presqu’ile en période d’eau basse, à l’époque la mine n’était pas en opération depuis longtemps et la « slime » n’était pas si étendue, il y avait un bon 15 pied d’eau à cet endroit, même en plein été. Si vous essayer aujourd’hui de retrouver les iles 102, 103 et 104 sur la carte du lac et de ses iles, vous constaterez qu’elles n’existent plus, ayant été ensevelies par la « slime », qui auparavant était une baie du lac Duparquet.

Par ailleurs, cette même journée du 17 juin 1936, M. Adéodat Royer de St-Laurent de Gallichan, maitre de poste à l’époque, convolait en juste noce avec son épouse Blanche et plusieurs invités se souviennent qu’il avait tellement plu qu’ils ont du mettre plusieurs jours avant de pouvoir rentrer chez eux à cause des routes non-gravelées de l’époque qui était rendues impraticables par l’énorme quantité de boue.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé à rédiger cet article, Claude et Émé Gibouleau qui ont passé des heures au bureau des archives afin de dénicher des documents pour clarifier certaines informations. Marcel Martel qui m’a prêté un exemplaire du livre du 50 ième de St-Laurent de Gallichan. Merci aussi à toutes les autres personnes incluant celles citées plus haut, qui ont accepté comme toujours de répondre à mes questions.

Gens de Rapide-Danseur et de Duparquet votre aide m’est précieuse, seul je ne peux rien faire! Voici quelques sujets dont je suis encore à recueillir des informations : Le coin Marouf, Jack Babin, Charley Beads, Johny Fiberglass, Dry Bone Island, Lucky-Rock………En fait n’importe quelle petite information sur des personnages, événements , ancien commerce, aventure ou autre peut m’être utile, ne vous gênez surtout pas pour venir me voir, me téléphoner ou me joindre par courriel à stemong@hotmail.com , je suis aussi ouvert à toute autre suggestion ou commentaire
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Re: comment sa peut vivre vieux une perdrix ?

Message par Caddyburb »

Décidément Stéphane, t'as du talent comme écrivain. :(agree)

Seulement, des histoires comme celles que tu nous décrit, j'en lirais au moins une par semaine. :(b) :D

Et si ça te tente, je te donnerai le nom de l'oncle de ma mère qui a passé sa vie à Duparquet et y est enterré, juste pour le fun de savoir s'il a fait quelque chose hors de l'ordinaire. :wink:
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